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Garbage's Box
8 août 2016

Garbage : « Vieillir est un soulagement »

leprogres_logo   Garbage : «Vieillir est un soulagement»
Le 03/06/2016  - en ligne sur leprogres.fr

Leur album, Strange Little Birds, ne sortira que la semaine prochaine. Mais Garbage est déjà là : sur la scène du Radiant-Bellevue ce vendredi.

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Photo archives Le Progrès 

Avec quelles intentions avez-vous commencé l’enregistrement de votre nouvel album ?
Shirley Manson : « Nous n’avions pas vraiment d’intention. Notre guitariste, Duke Erikson, avait déjà quelques instrumentaux qui étaient absolument parfaits, et ça nous a tous stimulés. Ça nous a obligés à proposer des titres à la hauteur. C’est ce qui a défini l’humeur du disque, ce n’était pas vraiment une compétition, plutôt une émulation… »

Vous travaillez toujours ainsi ?
« Non, pas du tout. C’est très variable. Pour ce disque, on n’avait que très peu de temps, juste quelques semaines. Alors, on a foncé. Là où on passait des journées à se poser des questions, on a tranché dans le vif. Et franchement, j’ai adoré ça. »

Et vous avez votre propre label désormais. Qu’est-ce que ça change ?
« L’avantage, c’est que vous travaillez pour vous. Avant, il y avait toujours cette question en suspens : que va en penser la maison de disques ? Maintenant, on ne s’en soucie pas. C’est une petite différence, mais ça change la vie… »

De quoi parle ce nouvel album ?
« Dans l’ensemble, il parle de ce que cela signifie d’être un être humain aujourd’hui et dans ce monde. C’est donc un disque pensif et sombre… Il évoque le nombre d’erreurs que l’on peut commettre dans une vie, et comment les surpasser, comment apprendre de ces errements. Si on ne le fait pas, on se condamne à vivre dans la crainte. »

C’est quelque chose que vous avez appris avec les années ?
« Oui, je vis aux USA et ce pays n’encourage pas les femmes à vieillir, et à assumer leur âge. Et pourtant, vieillir, c’est apprendre, c’est avancer. Pour moi, c’est comme un soulagement, parce que l’on devient plus heureux. »

Même si l’on est une rock-star ?
« Bien sûr. Un musicien a la chance de pouvoir faire ce qui lui plaît, de pouvoir rencontrer qui il veut, dans les conditions qu’il choisit. On échappe à plein de situations qui rendent la vie très difficile aux autres gens. »

Pratique Garbage en concert, ce vendredi 3 juin à 20 heures, au Radiant-Bellevue, 1, rue Jean-Moulin, Caluire. Première partie : Heat Parade. Tarif : 34 €.

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8 août 2016

Juliette Lewis aime Garbage

Durant un chat sur son compte twitter le 13 juillet 2016, l'actrice et chanteuse Juliette Lewis répond à l'une des questionsde ses fans "Quelle est ta chanteuse de rock préférée ?" et Juliette de répondre "Garbage" parmi ses préférées -entre autres.

juliette_lewis-twitter

30 juillet 2016

La rencontre: Shirley Manson, poupée quinqua toujours trash

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 Shirley Manson, poupée quinqua toujours trash
La rencontre On connaissait la chanteuse de Garbage rousse et flamboyante, on la retrouve blonde et hypnotisante et plus féministe que jamais.
Par Thérèse Courvoisier 04.06.2016  - en ligne sur Tribune de Genève

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La chanteuse de Garbage est plus féministe que jamais.

 C'est une Shirley Manson diaphane qui ouvre la porte du Portakabin qui lui sert de maison d’un soir dans les coulisses du festival Caribana à Crans-près-Céligny. On avait été habitué à une chevelure de feu et des lèvres de sang, aujourd’hui l’Ecossaise affiche un look de poupée trash pastel. Si sa bouche a perdu de sa couleur, il n’en est rien côté mordant. Toujours nature dans son comportement, elle se laisse aller à de bruyants éclats de rire et ose des positions plus confortables qu’élégantes (mais pas aussi provocatrices que sur scène, plus tard dans la soirée!).

Vous êtes plutôt accro à la musique ou à la performance scénique ?
A l’époque, la scène était ma raison de vivre. Maintenant, je me concentre plus sur la musique, je veux qu’un son corresponde exactement à ce que je recherche. J’ai gagné en confiance, je ne ressens plus le besoin d’autant m’appuyer sur mon jeu de scène. J’ai aussi appris à faire avec les critiques négatives, même si elles ne sont jamais faciles à accepter. Plus jeune, j’avais peur que ces avis négatifs ne m’enlèvent cette vie que j’aimais tant. Mais non, ça fait maintenant vingt et un ans qu’on est là! Aujourd’hui, j’ai suffisamment bossé pour pouvoir dire: «Voilà ce que j’ai à offrir, que vous l’aimiez ou pas!» Je ressens toujours une décharge énorme d’adrénaline sur scène, ce qui ne m’empêche pas de me demander à chaque concert s’il sera le dernier!

Votre nouvel album, Strange Little Birds est du pur Garbage. Vous ne vous laissez donc pas influencer par les modes?
C’est vrai que je crois que notre ADN est resté intact. Mais moi-même j’ai été surprise par ce disque: on a réussi à trouver une nouvelle toile de fond sans pour autant perdre notre identité et donc notre son.

On a l’impression que vous atteignez enfin une maturité personnelle…
Ma mère est décédée il y a quelques années, et ce jour-là j’ai grandi. J’ai donc été une enfant jusqu’à plus de 40 ans! Soudain je me suis demandé ce que cela voulait vraiment dire d’être un humain sur cette terre. Il n’y avait plus personne pour me protéger, j’allais devoir le faire toute seule. Le changement a été énorme, j’ai eu un vrai déclic. Ma maman, c’était ma guerrière, elle m’aimait plus que quiconque ne m’aimera jamais. Heureusement je suis très proche de mes sœurs et de mon papa.

Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de femmes au micro de groupes de rock, ou du moins elles n’ont pas votre longévité…
C’est vrai, mais il y a énormément de musiciennes talentueuses, et j’ai la chance d’en connaître un bon nombre (ndlr: elle est notamment très amie avec Gwen Stefani). On se serre les coudes. J’ai eu le privilège de bosser et donc de vivre entourée d’hommes dans mon groupe, mais j’adore et j’admire les femmes. On est compliquées et parfois hystériques, je sais de quoi je parle! Cela dit, j’ai énormément d’amies avec qui je passe des journées entières à écouter de vieux vinyles.

Dans ce rôle il y avait encore Beth Ditto, de feu Gossip, qui est aussi expressive que vous et qui partage votre passion pour le maquillage!
Oh, merci, c’est un supercompliment qu’être comparée à Beth, qui est fabuleuse. Et, oui, je suis toujours obsédée par le maquillage. Cela dit, je crois que je vais arracher mes faux cils dès que je serai descendue de scène tellement ils m’énervent ce soir!

Selon vous, il est plus difficile de vieillir sur scène ou à Hollywood ?
Je pense que c’est dur pour les femmes de vieillir, point barre. Que l’on soit une actrice ou une pop star célèbre ou une mère célibataire avec un job à 100%. C’est superdur pour nous toutes. C’est un vrai challenge que perdre peu à peu le but qu’on nous a fixé depuis notre naissance, cette chose qu’on nous a toujours encouragées à considérer comme notre qualité principale: la beauté. Dès le début, on nous enseigne que «jolie», puis «sexy» sont les compliments ultimes!

Une femme a beau être une scientifique reconnue ou une écrivain incroyable, on demandera toujours si elle est belle et svelte… Nous les femmes sommes nos propres pires ennemies puisqu’on continue à y croire! Rassurez-vous, j’ai aussi des moments de désespoir devant mon miroir en apercevant les rides sur mon front, mais j’aime croire que je vaux plus que ça et j’aimerais que les autres y arrivent aussi. Chaque femme a de la puissance, une âme et un soupçon de magie en elle! J’ai eu l’occasion de passer du temps avec de vraies beautés. Certaines sont incroyables, d’autres chiantes comme la pluie. Donc on se fiche pas mal de leurs traits parfaits.

Vous aurez 50 ans en août. Ce chiffre vous fait flipper ?
Non, je suis plutôt reconnaissante. Même si je me dis avec une certaine mélancolie: «Mon Dieu, il me reste de moins en moins de temps!» Vous savez, j’ai perdu tellement d’enfants dans ma vie (ndlr: même si elle n’est pas elle-même maman). J’ai vu des amis enterrer leur petit de 6 ans, un de mes amis vient de perdre sa fille adolescente, ma nièce est également décédée. Ces morts me rendent incroyablement agressive envers ces femmes qui se plaignent de leur âge. J’ai envie de les attraper par la gorge, de les plaquer contre le mur et de leur hurler de profiter de cette vie qu’elles ont toujours, contrairement à ces enfants. Arrêtez de pleurnicher, bon sang!

Vous chantez enfin l’amour… Un thème qui vous met mal à l’aise, non ?
Oh oui! If I Lost You est la chanson la plus intime que j’aie jamais écrite. J’ai toujours trouvé très difficile de m’investir dans des chansons d’amour. Mais j’ai mûri, et il y a des choses que je voulais graver sur ce disque, pour la postérité. Pas seulement l’amour de ma relation actuelle, mais des moments de ma vie où j’ai vraiment été amoureuse (elle commence à nerveusement jouer avec la manche de son T-shirt). Ah, zut, vous avez remarqué mon petit geste? Apparemment, je suis toujours aussi mal à l’aise avec le sujet… Au moins, aujourd’hui, j’arrive à en rire! (TDG)

Un dernier pour la route

Votre dernier verre ? «D’alcool donc (faux air innocent)? C’était hier soir, une vodka. J’ai laissé tomber le tonic…»

Votre dernier rendez-vous chez le coiffeur ? «Ah, vous trouvez aussi que mon rose est un peu délavé? En fait, ma prochaine teinture est agendée à demain, puisque nous avons un jour de repos. Et celui qui va s’en occuper, c’est mon mari! Pas question de mettre mes cheveux entre les mains de n’importe qui. Il n’aime pas trop ça, mais il le fait parce que je l’y oblige. Et il le fait très bien aussi parce que je l’y oblige!»

Votre dernière balade avec votre chien ? «Avant de partir pour l’Europe. Ma chienne actuelle, qui est une sorte de terrier de 10 ans à la race pas vraiment définie, ne peut pas nous accompagner en tournée: c’est la reine de l’évasion!»

Vos dernières larmes ? «Oh, il y en a eu beaucoup au mois de mai, puisque j’ai perdu deux proches. Je dirais donc pendant notre concert à Reims – mais je n’avais pas abusé du champagne (rires)!»

Votre dernier fou rire ? «Ça m’arrive tout le temps. Là, c’était sur scène, donc pas évident de chanter dans ces conditions!»

Biographie

1966 Naissance le 26 août à Edimbourg.

1978 A 12 ans, elle se rebelle contre son éducation religieuse. Au cours de son enfance, elle se met à chanter, à jouer de l’accordéon, de la flûte, de la clarinette et du piano et suit des cours de danse classique. Elle fait aussi partie des Brownies, l’équivalent féminin des scouts.

1984 Est approchée par le groupe Goodbye Mr. Mackenzie, qu’elle rejoint avant de créer son propre projet, Angelfish.

1994 Après avoir aperçu brièvement un clip d’Angelfish sur MTV, le groupe américain Garbage la contacte. Elle rejoint ainsi Los Angeles et Steve Marker, Duke Erikson et Butch Vig (célèbre pour avoir produit Nevermind de Nirvana).

1995 Garbage sort son premier album, qui se vendra à plus de 4 millions d’exemplaires grâce à ses singles comme Only Happy When It Rains ou Stupid Girl.

1998 Sortie de Version 2.0. Elle pose pour Calvin Klein et le groupe enregistre The World Is Not Enough pour James Bond.

2010 Garbage retrouve le chemin des studios. La même année, Shirley épouse leur ingénieur du son, Billy Bush.
Not Your Kind Of People sort en 2012.

2016 La sortie de Strange Little Birds, 6è album du groupe, est agendée au 10 juin, au milieu de leur tournée européenne.

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30 juillet 2016

A Garbage singer meets a garbage writer

noisey_logo

 Shirley Manson Asked Me Out for Sushi for Some Reason
First Dates

July 28, 2016 - By Dan Ozzi -
NOISEY Music by Vice

noisey-shirley-manson 
Photos: Rebecca Miller

Most of the first dates I’ve been on have been granted to me through some pathetic combination of pity, desperation, and outright trickery. One time, I borrowed my friend’s cute dog to land me a sympathy date. Another time, I helped a woman move and then just sort of hung around her new apartment for several hours until she was hungry enough to let me buy her dinner. But only one woman has ever spared me the humiliation by asking me out on a date: Shirley Manson.

Before last year, I’d never met or spoken to the Garbage frontwoman. I knew her only through her music videos, particularly the one for 1995’s “Only Happy When It Rains,” which was on constant MTV rotation in my early teens, and which I remember being a novel break from the long line of dude-heavy alterna-rock acts like Pearl Jam and Red Hot Chili Peppers. But that was as far as our interactions went—me watching her through a TV screen while she was being a rockstar and I was burning my acne-ridden face on Hot Pockets. Then eight months ago, that changed.

Through the magical and often confounding medium of Twitter, Shirley tweeted the following at me from the band’s account, unprompted: “I’d like to meet you. You remind me of someone I used to know.” This was odd, I thought, but weirder things happen on Twitter. Sometimes people search for Ozzy Osbourne and mistakenly find me, and then scold me for leaving Sharon, for example. So I let it go, assuming she meant to direct it toward someone else.

But then two months later, another message arrived from her, this one even more cryptic: “I was serious.”

“About what?” I replied, with a lump in my thro@t.

“About you.”

Well that’s weird and also sort of terrifying, I thought. Who did I remind Shirley Manson of? And why did she “used to” know them? What happened to this person? Did she kill them? Was she planning on killing me next? I had so many questions. Fortunately, my colleague Kim helped me answer them.

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Kim flew to LA recently, where Shirley lives, to film an interview about Strange Little Birds, Garbage’s first album in four years, and sure enough, Shirley inquired about me. “Do you work with Dan Ozzi?” she asked. “I’m such a fan of his. I love his writing and I think he’s so smart and funny and also handsome, not in a traditional way, but he has unique facial features that give him a distinct, unconventionally attractive quality that more women should appreciate.” (I got all of this conversation secondhand, so I’m taking a few small liberties with the specifics of what was said. But the main takeaway was: She likes my writing.)

Shirley told Kim that she wanted to meet me, and Kim suggested she go on a First Date interview with me, a series wherein the writer and the artist pair up for a cutesy mock-date. Shirley was totally game, Kim told me. I was less keen, though, since the last First Date I went on—with my longtime crush and possible soulmate Natalie Imbruglia—landed me on Jezebel, which scolded “a writer” (assuming they meant me) for framing the interview with her as a date. But when Shirley fucking Manson asks you out for a night on the town, you’d best oblige her, right?

When her publicist reached out to me to set it up, I offered to do my gentlemanly duties and make a reservation at an upscale dining establishment. My first choice was the Rainforest Cafe, not only because its thematic similarities to her aforementioned hit single would provide me with a hilarious ice-breaker, but because their Jungle Safari Soup™ is simply to die for. But no, he told me, they had already confirmed a time at a sushi restaurant in lower Manhattan. All I had to do was show up. So I did, a few minutes early, which brings me here.

As I sit at the counter waiting for her, downing refills of water and skimming a menu full of items that in no way can I afford, I consider how surreal it is that Shirley Manson, who is scheduled to make a national television appearance on Jimmy Kimmel later this evening, would take the time to voluntarily meet with some dumb writer. Music journalism is not a particularly glamorous field. In fact, for the last several years, I’ve had my parents under the impression that their only son is a middle manager at RadioShack. Not that that’s any better or worse of a career choice, but at least they understand what the gig entails. So for the life of me I couldn’t understand why she would want to waste a perfectly good evening hanging out with some word jockey.

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Shirley walks in and is small, but unmissable. Her bright pink hair makes her instantly spottable from across the room. I extend out my hand for the handshake but she walks right through it and wraps her arms around my neck. “Oh come here,” she says, pulling me in tight. “I feel like we already know each other!”

We sit down next to each other and I cut right to the chase with the obvious question: WTF?

“I can’t explain it,” she offers. “I don’t know how I found you. I just read an article you’d written and I thought you were a great writer and your style reminded me of all the journalists like Steven Wells from NME and the music journalists I grew up with. You wrote seriously with good humor at a time when no one’s really writing like that.”

I don't say anything. I just stare blankly at her for a solid minute, occasionally breaking to survey the corners of the room for hidden cameras filming some sort of prank show. Then back at her.

“...You think I’m stalking you,” she says. “I’m serious! You made me laugh out loud.”

The waitress breaks up my confusion to ask what we’ll have and we both order the sashimi special and Shirley gets a beer.

“You know,” I tell Shirley, “I find it funny that you wanted to do this date, since you are a feminist icon, and the last one of these that I did got me hanged on Jezebel.”

Shirley doesn’t read Jezebel, she tells me. “I don’t really subscribe to any female-orientated media anymore,” she says. “I don’t want to be in the ghetto. I want to be playing in the big pool. I feel that more and more, women are getting pushed out into the margins. Even at Glastonbury, they said they were gonna do an all-female stage… fucking pissed me off. Just invite female artists to play on stage with the big boys. Otherwise, I think it’s really destructive. So I don’t really buy female magazines. I know that sounds really pompous, but I feel worried about how we’re educating young women and that bothers me. I think it works in the system’s favor to have women divided from men.”

Then she takes a swig of her beer, flashes me a wonderfully devilish look, and says, “But anyway, you can tell Jezebel to suck it because I asked you out on this date and not the other way around.”

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Most of the musicians I interview are more guarded than this. They have to be. Anything they say is liable to be quoted out of context, wind up on lazy shame-porn blogs, and earn the ire of an overly sensitive internet mob. So hearing a celebrity, let alone a female one, be this deliberately outspoken is so refreshingly rare. I ask how she was able to get so far in her career without pandering or mincing her words.

“I just came at a time where, in a blip in culture in the history of music, alternative voices became the flavor of the day, and it was very brief,” she explains. “And we managed to sneak in and enjoy that glorious moment where anyone with an opinion was given space, and pop artists, for the time being, were relegated to the background. Just got lucky. I doubt it’ll ever repeat itself.”

What sparked your interest in feminism in the first place?

“When I grew up, my dad was the earner, but my mom was the real alpha in the family. She had to ask my dad for my housekeeping money. And I remember as a young child that it really fucking bothered me, that my mom, who was a queen, had to go groveling to my dad. I think it started there. I also always had positive male role models. I love men. I don’t want to spend my whole time surrounded by women. And I don’t believe our culture should be a matriarchal one, either. I’d like a nice balance, thank you very much.”

Since the Edinburgh-bred singer is coming off her first stretch of tour dates in a while, her voice is still a bit raw, and she keeps cracking herself up into coughing fits. She is 49, but “could give a flying fuck” about age and appearances, and tends to go for men who value intelligence over beauty. “But it’s easy for me to say that,” she notes. “I wasn’t born with a typical cliche of a female body—didn’t have the big tits, didn’t have the huge arse, wasn’t curvy. So I’ve never really relied on my body.” She shrugs and flicks a piece of salmon into her mouth with her chopsticks. “Who cares?”

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Just about the only thing I know about being a good date is that you should keep the questions about your companion coming, and put on a very concerned face to demonstrate that you are good as hell at listening. But Shirley makes it impossible. She has come prepared with a long list of questions about me that she wants answered. She asks about what school I went to, what I studied, where I grew up. I field her queries, and then, like a good date, quickly try to turn things around. “How about you?” I ask.

“Eh, I flunked out of school,” she says, waving her hand dismissively. Then, in the same breath, she spins the conversation right back to me: “So how did you end up becoming a professional journalist?”

“I don’t know. I’ll let you know when I do,” I say jokingly, but also entirely seriously. “Does that answer all of your Dan Ozzi-related questions?”

“No,” she says and smirks. “Some of them, though.”

“So how am I doing so far on this date?” I ask.

“Really good,” she says, with seemingly no traces of sarcasm.

I ask her how this compares to other dates she’s been on, and she swears that she’s never been on a date, ever. She’s always just met men through circumstance—at parties or clubs or working with them—but she’s never been out on a proper date, which puts so much pressure on me that had I known this yesterday, I probably wouldn't have slept last night.

Looking over the dessert menu, we realize we both have a fondness for mochi ice cream and decide to be adorable and split some. “One order, two spoons,” she tells our waitress.

Picking at our green tea ice cream, the vibe turns unexpectedly deep very quickly. We talk about love and death. She tells me that her greatest fear in life is seeing her friends die before her and I tell her that’s mine as well (even though my actual greatest fear is the Chupacabra). She instantly feels like someone I’ve known for years and accomplishes the impossible in getting me to drop my Ironic Guy facade for long enough to have a meaningful conversation. We crack into the subject of past relationships and dish about exes. I confess my “feelings” to her about breakups I've been through and she tells me I’m afraid of setting myself up to get hurt, which I realize is fully accurate. Suddenly I find myself telling her things that I’ve never admitted to anyone before, or maybe even admitted to myself. It was like she had been playing her own game of 21 Questions about me this whole time and had deduced enough information to solve the puzzle. I feel myself looking into unexplored corners of my dumb heart. Shirley Manson wields that power—to make a person to feel so comfortable, yet so vulnerable. If she likes them, that is.

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Just as I feel safe enough with her to either openly weep or volunteer all of my credit card numbers, she smacks her palm down on the counter in victory. “I knew you were a sensitive boy!” she exclaims. “I fucking knew it.”

This snaps me back to reality and I look at my watch to find that over two hours have passed. The sun has set and all of the restaurant patrons who were around us when we arrived are long gone. We decide to split, but first, Shirley hands me her phone and tells me to put my email address in it.

She and I exchange messages over the next few days. She recommends some books I’d like, which I immediately go out and purchase, and we make plans to meet up when I’m next in LA. She ends the last response with something that seems like a compliment, but I now know her well enough to understand that it's a brag, albeit a questionable one. “I have really good taste in men.”

Dan Ozzi is on Twitter - @danozzi

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26 juillet 2016

Shirley Manson de Garbage : "Mon âge n’a rien à voir avec la qualité de mon travail"

metro_logo   Shirley Manson de Garbage : "Mon âge n’a rien à voir avec la qualité de mon travail"
16 Juin 2016 -
metronews

INTERVIEW - 22 ans après ses débuts, Garbage revient aux affaires avec un sixième album intitulé "Strange Little Bird". Un disque sombre et métallique. L’occasion de rencontrer Shirley Manson, l’envoûtante leader du groupe et d’évoquer avec elle sa musique bien sûr, mais aussi sa carrière, ses doutes et ses combats.

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(De g. à d.) : Steve Marker, Butch Vig, Shirley Manson et Duke Erkison :
ce Garbage vieillit plutôt bien.


Sur l’album, il y a un titre intitulé "So We Can Stay Alive". Comment êtes-vous restée "en vie" pendant plus de 20 ans dans le rock ?
Il faut apprendre à ignorer ces petites voix dans la tête qui te disent: "t’es trop vieille, ton succès est derrière toi…" Soit tu te bats, soit tu te soumets. J’ai vu beaucoup de mes amis abandonner. Cette chanson parle de presser la vie jusqu’à la dernière goutte ! Quand on vieillit, on perd cette soif naturelle qu’on avait étant jeune. À 50 ans, il faut apprendre à naviguer autrement. C’est pour ça que je suis fière de ce disque : parce qu’il n’aurait pas pu être écrit par un jeune groupe. Il est défendu par des gens qui ont pris des coups sur la tête, qui ont réussi, qui ont fait des erreurs mais qui ont survécu !

Pourtant il y a eu des tensions entre vous…
Certes, mais on ne s’est jamais détestés ! On s’est toujours aimés et respectés. C’est pour ça qu’on est capables de continuer aujourd’hui. Les groupes prétendent qu’il n’y a jamais de problème entre eux mentent ! Aujourd’hui, on coexiste très bien. Je suis très passionnée et eux, plus terre-à-terre. Moi j’ai trop d’énergie ! Mais dans la vie, on n’est pas amis. On mène des vies très séparées et c’est un bon arrangement.

Vous évoquiez votre âge. Ressentez-vous une pression particulière sur les artistes féminines qui vieillissent ?
Bien sûr ! Mais quand j’étais gamine, j’ai choisi mes idoles avec goûts : Debbie Harry, Patti Smith, Siouxsie Sioux, Chrissie Hynde… Aucune ne m’a laissé tomber ! Mais je vois aussi d’autres artistes féminines qui vieillissent mais qui veulent faire comme si ce n’est pas le cas ou qui se complaisent dans une musique inauthentique…

Vous pensez à Madonna ?
Je ne veux viser personne mais en ce qui me concerne, je ne veux jamais me retrouver dans une position où je serais obligée de mentir sur mon âge. Je ne suis pas une "entertainer". Je suis une artiste. Mon âge n’a rien à voir avec la qualité de mon travail !

Comment percevez-vous la relève ?
Il y a des filles incroyables : Missy Elliott, Peaches, Savages… J’aime Miley Cyrus parce qu’elle se rebelle contre les conventions. Quand j’ai émergé dans les années 90, je parlais énormément de sexe. À l’époque, c’était considéré comme choquant. Maintenant il y a des filles comme Rihanna, qui ont une sexualité audacieuse et qui l’assument ! Par contre, je n’aime pas voir ces stars richissimes enfoncer dans la tête des jeunes qu’exhiber leur corps sur le net va leur donner du pouvoir.

Bruce Springsteen a annulé son concert en Caroline du Nord pour protester contre les lois transphobes. Vous suivrez son exemple ?
On n’a pas de concert prévu en Caroline du Nord mais ces lois anti-LGBT sont votées partout dans le monde ! On a beaucoup joué en Russie où la situation des personnes LGBT est vraiment terrible. Alors justement, elles ont besoin de notre soutien ! Mais ce qu’a fait Bruce Springsteen est génial. Il a attiré l’attention du monde entier sur ce problème. Voir un artiste comme lui, ce bastion de testostérones, prendre fait et cause pour les personnes transgenres, ça m’a ému aux larmes !

Vous êtes Ecossaise mais vous vivez aux Etats-Unis. Allez-vous vous investir dans la campagne présidentielle ?
Je ne vote pas aux Etats-Unis mais je regarde ces élections avec horreur. C’est un cirque infantilisant ! Donald Trump a parlé de la taille de sa bite lors un meeting politique, c’est dégoûtant ! Je refuse de soutenir un candidat car je ne sais pas comment il se comportera dans le futur. La politique a été inventée pour corrompre les êtres. Surtout aux Etats-Unis.

>> Strange Little Bird, le nouvel album de Garbage est disponible chez PIAS Cooperative

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26 juillet 2016

Shirley Manson, poubelle la vie

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 Shirley Manson, poubelle la vie
1 Juin 2016
Par Elvire von Bardeleben - Liberation

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Shirley Manson du groupe Garbage, à Paris le 14 avril. Photo Paul Rousteau

La chanteuse charismatique du groupe Garbage refuse qu’il y ait une date de péremption pour les femmes artistes.

Quand Shirley Manson entre dans la pièce, elle n’a jamais paru aussi jeune. De cuir et court vêtue, cheveux roses, paupières bleues, ongles pailletés, elle a une allure de lolita désaxée. Mais lorsqu’elle se rapproche, l’Ecossaise a bien le visage de son âge, soit un demi-siècle, ou presque. Même si son groupe Garbage n’a jamais cessé d’exister et sort son sixième album, il est emblématique des années 90 où ses hymnes queer et sarcastiques ont fait ondoyer les clubs. Fort d’un succès critique et commercial culminant en 1999, quand le groupe a composé une chanson du James Bond, il représente l’underground qui séduit le grand public, sensibilisé aux affres des rockeurs depuis le suicide de Kurt Cobain. Shirley Manson, la chanteuse explosive, seule femme au milieu de trois hommes, l’Ecossaise expatriée chez les Américains, mal dans sa peau, détaillant sa détresse dans ses paroles, ne s’est pas collé un pistolet sur la tempe, mais faisait l’effet d’une bombe à retardement.

«Supervixen».
Aujourd’hui, elle semble aller bien. Malgré plusieurs décennies passées sur le sol américain, elle a gardé son accent écossais et roule toujours les «r». A l’aise, elle détaille ses réponses, ne prend pas la mouche quand on sous-entend que son heure de gloire est derrière elle, explose parfois d’un rire qui secoue l’espace, notamment lorsqu’elle plaisante sur ses cheveux couleur Barbie («on me dit d’arrêter, mais c’est la première fois que je me sens aussi bien, je sais, je suis incroyablement immature»). Elle est venue défendre seule Strange Little Birds, un album difficile à juger tant sa voix fait toujours sonner Garbage comme du Garbage. Malgré la nostalgie bienveillante qu’il évoque, il manque de fraîcheur, la propension historique du groupe à la grandiloquence n’étant plus compensée par l’ironie. La chanteuse revendique une forme d’honnêteté : «On voulait un disque authentique par rapport à l’époque, donc sombre et chaotique. Quand on allume la radio, il n’y a que de la pop joyeuse, c’est terrifiant. Ça donne l’impression d’une déconnexion totale avec la réalité.»

«Only Happy When It Rains».
Chez elle, la quête d’authenticité n’est pas une lubie, mais a plutôt été un moyen de survie. «Mes trente premières années, j’ai eu le sentiment que je n’étais pas faite pour cette terre», se souvient-elle. D’où cela venait-il ? Un sourire éclaire son visage, semblant signifier une multitude de possibles: sa position merdique au milieu de la fratrie, sa dent de devant cassée et remplacée par une couronne métallique «qui [lui] a appris à ne pas sourire», sa couleur naturelle de cheveux (rousse), sujet de moquerie… Elle s’est mise à détester son corps, et sa réussite professionnelle n’a pas suffi à panser son ego blessé. Castée par les autres membres du groupe pour être chanteuse, elle est devenue une force créatrice à leur égal. Sa présence a permis à Garbage de percer. «Je pensais que le succès me ferait me sentir mieux, admet Shirley. En 1998, alors qu’on était numéro 1 dans une quinzaine de pays, je me souviens avoir explosé en larmes dans Hyde Park parce que rien n’avait changé, je n’avais pas échappé à moi-même.» L’anxiété n’empêche pas d’être charismatique : le groupe a toujours capitalisé sur son physique étrange (les yeux écartés, les pommettes saillantes), la mettant au centre des clips où elle alpague la caméra, vénéneuse et déglinguée.

«Not My Idea».
Le succès vacille après deux albums. Beautiful Garbage (2001) est bien reçu, mais peu vendu. Le petit label de Garbage se fait ingérer par une major estimant que vendre un million d’albums ne suffit pas. «Il voulait de la musique "commerciale" quoique ça veuille dire. Il fallait courir après une chimère», se souvient Shirley Manson. Le groupe préfère partir pour «rester fidèle à [s]es principes». De manière à peu près concomitante, la chanteuse, qui avait signé pour un album solo chez une autre major, se fait rembarrer avec son «disque arty». On lui demande d’être une «pop-star internationale, ambitieuse», avant de lui annoncer que, de toute façon, elle est «trop vieille pour passer à la radio». L’absurdité de l’histoire fait sourire. Elle reprend, sérieuse : «Vous trouvez ça drôle, mais c’est accablant de penser que quoi que tu fasses, on ne t’écouteras pas parce que tu es une femme et tu es vieille.» D’autant que les hommes, eux, ne perdent jamais leurs galons de rock-star.

«Dog New Tricks».
La médiocrité du milieu n’a pas rendu Shirley amère, au contraire. Elle n’est pas nostalgique de l’époque où personne ne supposait que la musique pouvait être gratuite. «Dans les nineties, il y avait beaucoup trop d’argent et d’excès. Le milieu grouillait de boulets qui voulaient squatter les limousines des rock-stars… aujourd’hui, ceux qui bossent encore là sont passionnés et talentueux.» Sa seule réelle critique envers le business du disque concerne le manque de diversité parmi les représentantes du sexe féminin. «C’est toujours des filles extrêmement jolies, populaires, divertissantes, avec des voix exceptionnelles comme Beyoncé ou Lady Gaga que l’on entend. Tant mieux pour elles. Mais j’aimerais aussi savoir ce que des artistes plus discrètes, provocantes et bizarres ont à dire. Des Joanna Newsom ou Karen O.»

«A Stroke of Luck».
C’est pourtant grâce à une pop-star que Shirley s’est tirée de sa mélancolie. A une baby shower chez Gwen Stefani, l’Ecossaise rencontre un scénariste qui lui propose de jouer dans une adaptation télévisée de Terminator. Il trouvait qu’elle ferait «un parfait robot» (sic). Dans les faits, le costume de Cyborg sied bien à Shirley, mais on ne saura rien de son potentiel dramatique : son rôle se limitant à afficher un visage impassible pour zigouiller des innocents à l’aide de ses bras en acier et de conclure à chaque fois son carnage par une vanne nulle. Peu importe, Shirley se sent mieux. Une expo consacrée à Louise Bourgeois achève de lui remonter le moral : «Je me suis rendu compte qu’elle continuait de créer à 90 ans.» Garbage se remet au travail, fonde son propre label et sort un nouvel album en 2012.

«Fix Me Now».
Aujourd’hui, Shirley semble avoir une vie paisible. Elle vit à Los Angeles, mariée à un ingénieur du son, «un homme très tendre qui n’est pas guidé par la testostérone». Ils forment un couple équilibré : «J’ai l’impression de me reconnaître dans certains comportements "masculins", notamment au niveau de l’agressivité. Dans le groupe, c’est moi qui ai des couilles.» Elle n’a pas d’enfant, «répugnée» par l’exemple de sa mère qui s’est «sacrifiée» pour elle et ses sœurs, elle s’estime de toute façon trop autoritaire pour s’occuper de jeunes humains, elle préfère élever des chiens. Et continuer d’user de son droit à créer. Puisqu’elle ne se considère pas comme une entertaineuse ou une pop-star, mais comme une artiste, elle estime ne pas avoir de date de péremption. A raison.

26 août 1966 Naissance à Edimbourg.
1995 Premier album Garbage.
10 juin 2016 Sixième album : Strange Little Birds (Stunvolume - Pias).

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12 juin 2016

10 et 11/06/2016 Garbage s'adresse aux français

Sur leur page Facebook, Garbage s'adresse à la France:
On their Facebook page, Garbage speaks to French people:

> 10 juin 2016, Shirley Manson poste une vidéo et ce message: "Hello, les français, j’ai un petit message pour vous !
Notre nouvel album est là : smarturl.it/GarbageEmpty
Bises. Shirley"

> video Hello les français
2016-06-10-facebook_garbage 

> 11 juin 2016, Garbage poste ce message: " Hello la France, notre nouvel album est enfin disponible !
Very excited, can’t wait for you to hear it !
Ecoutez-le maintenant : smarturl.it/GarbageEmpty "

> video Hello la France


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12 juin 2016

Garbage: Strange Little Birds review – a sluggish comeback

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By Emily Mackay - Sunday 12 June 2016
Online on The Guardian

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‘Plenty of build but little release’: Shirley Manson of Garbage.

It’s 21 years since the release of Garbage, a treasure chest of irresistibly schlocky, digitally warped pop-grunge manifestos for the defiantly damaged. Singer Shirley Manson has claimed this sixth album is a kindred spirit to that debut, but instead it encapsulates the problem for reforming 1990s bands: you can’t go back, and going forward is even harder. Garbage’s sound is a tricky reupholstering job, their brand of angst period-passe, and Strange Little Birds searches sluggishly for the right tone, dreamy moments of trip-hop slink and flickers of brutal noise offering only fleeting hope. There’s plenty of build – see the coiling, gothic tension of Blackout – but little release, and a lack of those big, punchy choruses that were their strongest suit. Only Empty and So We Can Stay Alive hit old heights, and not hard enough.

12 juin 2016

GARBAGE – Interview – Paris, mardi 12 avril 2016

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 GARBAGE – Interview – Paris, mardi 12 avril 2016
6 Juin 2016
Online on Stars are underground

Après plus de 20 ans de carrière, Garbage est l’un de ces rares groupes toujours capable de faire cohabiter intégrité et succès planétaire. A quelques jours de la sortie de ‘Strange Little Birds’, leur sixième album studio, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec Shirley Manson qui est longuement revenue sur leur parcours et la genèse de ce nouveau disque. Une artiste authentique guidée par la passion qui n’a certainement pas la langue dans sa poche.

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 « Strange Little Birds » est le deuxième album que vous sortez sous votre propre label Stunvolume. Que tires-tu de cette expérience, en es-tu satisfaite, penses-tu que vous avez pris la bonne décision ?

Shirley Manson : Oui, je pense que c’était vraiment la bonne décision, mais c’est traumatisant parce que tu sais, nous ne sommes pas des gens qui font du business naturellement. Nous n’excellons pas dans cette tâche lorsqu’il s’agit de distribuer notre musique. Il y a en permanence beaucoup de critiques de fans qui nous disent que nous échouons en tant que soi-disant maison de disques. Mais nous apprécions la liberté que cela nous a donné. Beaucoup du stress qui émanait du fait de se retrouver pour ainsi dire dans le même lit qu’une Major du disque a disparu. Oui, nous avons d’autres responsabilités et soucis maintenant, mais d’une manière générale nous ne regrettons pas du tout nos choix. Nous sommes conscients que notre business s’en retrouve diminué parce que nous ne pouvons pas rivaliser avec la distribution des Majors, c’est impossible, mais c’est notre décision.

Quand vous avez joué à Paris en novembre dernier j’ai remarqué que tu parlais beaucoup au public…

Shirley Manson : Je parle toujours beaucoup !

Je me souviens que tu avais évoqué votre comeback il y a quatre ans, qu’il avait été difficile de convaincre les gens de l’industrie musicale de simplement décrocher le téléphone pour vous soutenir avec ce retour. Est-ce que ce fut plus facile cette fois-ci ?

Shirley Manson : Oui ce fut plus facile, et c’est une chose pour laquelle nous nous sentons très reconnaissants. C’est un privilège de pouvoir aller dans n’importe quelle ville et que des gens veuillent te rencontrer pour parler de ton travail. Et c’est quelque chose que nous n’avons jamais considéré comme acquis, c’est assez stupéfiant en fait ! Là je me réveille à Paris et je peux parler de mon travail, c’est obscène à quel point j’ai de la chance ! Quand je pense à mon pauvre père qui a dû travailler de l’âge de 22 ans jusqu’à la retraite… Donc c’est vraiment époustouflant.

Il y a une dizaine d’années tu avais pris du recul par rapport à l’industrie musicale. Penses-tu qu’il y a eu des changements à ce niveau-là qui t’ont donné envie de revenir ?

Shirley Manson : Absolument pas ! Moi j’ai changé. J’ai grandi, des ailes m’ont littéralement poussées, et au groupe aussi. Nous avons finalement été capables de voir ce qu’était vraiment la maison de disques à laquelle nous étions signés, c’est-à-dire de l’avidité et de l’insanité commerciale. Quand les gens deviennent aussi cupides, quand ils te disent que tu n’as vendu qu’un million de disques, il y a un moment où tu prends du recul et tu te rends compte que tu as affaire à de la folie pure. Tu sais, au moment où tu fais un pas en arrière et ce que tu regardes prend forme et devient net, c’était ça, je me suis dit « ces gens sont fous et nous ne voulons pas vivre comme ça » ! Et devoir rendre des comptes à des gens dont les valeurs ne sont pas les nôtres, ça n’avait aucun sens. Ça nous a dégoûtés et nous ne voulions rien avoir affaire avec eux à la fin parce que nous ne voyons pas le monde ainsi et ce n’est pas notre manière de procéder en tant que personnes. Nous ne voulions faire faire partie d’une école de pensée qui ne veut rien faire d’autre que d’exploiter les gens. Je ne veux pas de ça dans ma vie, c’est malsain. Nous avons donc rejeté tout cela, puis nous avons mûri et nous nous sommes aperçus que nous pouvions revenir dans la musique selon nos propres conditions. Et oui bien sûr il faut survivre économiquement mais pas forcément à la charge des gens. De combien d’argent ces gens ont-ils donc besoin ? Je ne comprends pas.

starsareunder-garbage2 Et comment as-tu vécu cette période, 7 années en retrait je crois?

Shirley Manson : C’était dur à l’époque, particulièrement les deux premières années parce que je n’avais pas compris ce qui s’était passé, je n’avais pas de perspective, ma boussole était totalement désorientée. Je ne savais plus ce qui était bien ou mal, en haut ou en bas, j’avais juste le sentiment que nous avions échoué. Quoiqu’il se soit passé nous avions échoué d’une certaine façon. Quand ta maison de disques te dit qu’un million de disques vendus ce n’est pas assez tu commences à te demander « est-ce que je suis folle ? Parce que je pense que ça fais beaucoup de disques. Mais peut-être suis-je folle en effet ». Et ça m’a donc pris deux ans avant de retrouver mes marques et d’avoir une image plus claire de ce qui s’était passé. Rétrospectivement je me suis rendue compte que ça n’avait rien de personnel et que les ventes de tous les groupes étaient en chute libre. Et l’industrie a mis du temps avant de comprendre ce qui se passait, donc ils ont tenu de nombreux groupes pour responsables, des groupes qu’ils tueraient pour avoir maintenant. Ils ont laissé tomber de nombreux artistes parce qu’ils voyaient les ventes sombrer, en se disant « ils sont finis, inutiles, ils n’ont plus aucune valeur » et ils se sont débarrassés d’eux, sans se rendre compte qu’ils allaient soudainement se retrouver tous seuls. Et maintenant ils essaient désespérément de développer des artistes dans un climat où il est presque impossible de construire une carrière, à moins d’atteindre la partie la plus mainstream et commerciale de la Pop.

Venons-en au nouvel album maintenant ! Tu as dit qu’il fait écho à votre premier disque, de quelle manière ?

Shirley Manson : Ironiquement nous avons commencé à faire des disques parce que nous aimions tout ce qu’il y avait de triste, de solitaire et d’isolement dans la musique. Puis bien sûr nous avons eu beaucoup de succès et nous avons essayé des choses différentes. Nous avons commencé à être plus fascinés par la musique électronique et la technologie, parce que nous étions littéralement au début de la révolution technologique. Puis nous avons étudié des idées de production plus Hip Hop qui étaient de plus en plus populaires, avant de faire un album plus dirigé par les guitares. Tu t’embarques en voyage avec un groupe et nous avons été ensemble assez longtemps pour avoir fait le tour complet, donc nous voulons revenir vers une musique aux accents très sombres. Ça reflète l’époque dans laquelle nous vivons et pour nous refléter ce chaos dans lequel nous vivons nous voulions être le plus authentiques possible.

Et penses-tu que le fait d’avoir rejoué le premier album en concert dans son intégralité l’an dernier a eu une influence sur vos nouvelles compositions ?

Shirley Manson : Probablement pas parce que nous avions fini d’écrire le nouvel album avant de partir en tournée pour fêter l’anniversaire du premier. Mais je suis sûre que d’une manière ou d’une autre c’était présent dans notre inconscient, peut-être un peu donc, sans nous en rendre compte à l’époque.

Quel a été le point de départ de cet album, une chanson ?

Shirley Manson : La première chanson que tu peux entendre sur le disque (‘Sometimes’, ndlr) fut le point de départ. Ça s’est passé dès le premier jour, pendant une session d’enregistrement. Steve Marker (le guitariste, ndlr) est arrivé et il nous a dit « j’ai un titre instrumental sur lequel j’ai travaillé, j’ai envie de vous le jouer ». Nous nous sommes assis pour l’écouter et nous sommes restés sans voix, parce qu’on pouvait ressentir la tension dans la musique et c’était excitant. Et quand il a terminé nous avons tous dit « il faut que ce soit le début ! ».

Cette chanson a montré la voie au reste de l’album ?

Shirley Manson : oui, ça a mis en place le modèle pour le reste du disque. Quand Steve nous a joué ce morceau il nous a tous fait ressentir quelque chose et c’est très puissant. Si tu peux faire ça avec un morceau de musique c’est vraiment dingue. Chaque membre du groupe est un peu entré en compétition avec Steve parce qu’il savait qu’il avait fait quelque chose de spécial et nous voulions faire aussi bien. Je crois que nous avons tous travaillé très dur pour susciter l’excitation des uns et des autres dans le studio, et je crois bien que c’était la première fois en ce qui nous concerne. En général le groupe a beaucoup confiance en lui et est donc capable de faire quelque chose de bon si on lui donne assez de temps en studio, mais là il fallait capturer cet instant, et c’est une performance, une réalisation qui ne peut pas être fabriquée par ordinateur, il faut que ce soit ton histoire, humaine et authentique, qu’elle vienne de l’intérieur.

J’ai lu que l’album contient apparemment des références à des lettres de fans que tu as reçues ?

Shirley Manson : Le titre de l’une des chansons a été inspiré par une lettre de fan, envoyée par une jeune fille russe de 19 ans qui me l’a donnée après un concert à Novgorod. Elle avait écrit cette lettre incroyablement belle qui ressemblait plutôt à un essai sur ses peines de cœur qui étaient associées aux lieux d’intérêt que nous avons pu voir à Novgorod alors que nous arrivions et traversions la ville en voiture. Le titre ‘Night Drice Loneliness’ a été inspiré par cette lettre, je savais que je voulais l’utiliser pour un titre de chanson parce que c’était vraiment beau, cette idée de traverser une ville et de voir tous ces endroits où tu as été heureux dans le passé.

Tu reçois beaucoup de marques d’amour de la part de tes fans, je me souviens qu’à votre dernier concert parisien quelqu’un t’a donné un cadre fait maison avec une photo de toi et ton chien.

Shirley Manson : Oui, c’est une incroyable expérience de pouvoir donner au monde ta parole, ta musique, tes textes, et de créer un lien avec les gens grâce à ça. Sans mentir, quand ce genre de choses arrive, quand tu vois que quelqu’un est touché par ce que tu fais, tu es toi-même touché. Ça marche dans les deux sens. C’est un lien étrange, profond et puissant, que nous avons tissé ensemble. Je sais que nous parvenons à faire sentir nos fans moins seuls, ou moins bizarres. Ils peuvent se dire « oh tiens ! Il y a d’autres personnes qui se sentent comme moi ». Alors quand les fans interviennent, et nous nous sentons nous aussi compris et moins étranges. Nous ne sommes pas seuls tu vois ! Il y a un gars à Paris qui s’appelle David (moi ! ndlr) qui a un lien avec nous !

Tu essaies d’ailleurs de garder une certaine proximité avec tes fans, par exemple sur les réseaux sociaux où tu t’exprimes sur de nombreux sujets. Tu échanges avec eux, tu les invites à participer.

Shriley Manson : Oui, parce que je trouve ça intéressant. Je ne veux pas non plus faire croire aux gens que d’une manière ou d’une autre nous allons devenir amis, je dois faire attention. Mais il y a des fois où j’entends ce que les gens ont tweeté, partagé sur Facebook ou Instagram… et je vois qu’ils ne vont pas bien. Ils souffrent et veulent être entendus. Et je me dis parfois « qu’est-ce que ça me coûte de prendre une seconde de ma journée pour leur dire que je les ai entendus ? ». Je ne le fais pas pour tout le monde et il faut que je fasse le tri, sinon je passerais toute la journée sur les réseaux sociaux, mais de temps en temps je remarque que je peux aider quelqu’un à se sentir mieux, même si c’est juste pour une minute. Et je me dis c’est un privilège de permettre à quelqu’un de se sentir bien, juste avec un tweet, même si ce n’est qu’un instant.

Pour revenir à l’album, après les premières écoutes je tendrais à dire qu’il possède un côté plutôt sombre sur plusieurs chansons, mais aussi romantique sur d’autres, qu’en penses-tu ?

Shirley Manson : Oui, je pense vraiment qu’il est romantique. Je trouve que c’est un disque vraiment honnête qui parle de ce que cela signifie d’être une personne qui essaie de donner du sens au monde chaotique dans lequel nous vivons. Je pense que tout ce qui s’est passé pendant les 20 dernières années n’est clair pour personne. Il y a eu très peu de vraies réflexions, philosophiques particulièrement, et nous nous retrouvons étourdis, hésitants, ne sachant pas trop où aller et quoi faire. Et je pense que ce disque c’est un peu ça, donner du sens à cette folie et traiter de toutes les réponses contradictoires que tu peux avoir lorsqu’il s’agit de donner un sens à la vie. Sur les paroles de l’album j’ai voulu mettre l’accent là-dessus, et dire aux gens « soyez vulnérables, n’ayez pas peur de l’échec ». Sur les réseaux sociaux tout le monde a l’air d’être parfait et je pense que c’est une façon de voir les choses très dangereuse, ce n’est pas la vraie vie. Quand je me connecte je suis impressionnée à quel point la vie de chacun semble excitante ! Je me demande s’il y a quelque chose qui ne va pas avec moi. Tout le monde frime, se vante et fanfaronne, c‘est agaçant et ennuyeux. Je trouve ça plus intéressant si les gens me disent ce qu’ils pensent et de quoi ils ont peur.

D’un point de vue sonore, ce nouvel album a deux facettes, avec la moitié des chansons qui sonnent comme du Garbage ‘classique’ et le reste beaucoup plus tourné vers l’électronique. C’est important pour vous de faire cohabiter ces deux aspects ?

Shirley Manson : Nous avons toujours voulu être nous-mêmes, je pense que c’est ça l’approche que nous avons toujours eue. Mais nous voulons aussi aller de l’avant. Sans aucun doute, nous voulions que la musique sonne aussi légèrement chaotique et désorganisée d’une certaine manière, en essayant d’être surprenants. Je crois que cet album est certainement différent, pas dans son ensemble car tu peux facilement dire que c’est bien nous et le son de Garbage, mais je pense que nous nous sommes élargis un peu pour atteindre quelque chose de différent.

La pochette aussi c’est du Garbage ‘classique’ avec la première lettre de votre nom, sauf qu’elle est enveloppée dans une fourrure léopard, quel est l’idée derrière cela, un accent sur votre côté sauvage ?

Shirley Manson : La principale raison c’est que j’aime l’animal qui vit en moi, et le reste du groupe aussi. Nous ressentons cette tendance animale que nous essayons chacun de la cacher derrière un parfum, nos vêtements, nos manières, notre étiquette… Nous sommes des animaux et c’est très important de s’en souvenir. Nos instincts animaliers ne sont pas aussi sophistiqués que nous aimerions le penser, quand j’observe la plupart des êtres humains, je vois leurs instincts les plus simples se manifester. C’est à la fois beau et un peu effrayant.

Est-ce pourquoi vous avez appelé l’album ‘Strange Little Birds’, les membres de Garbage pourraient donc être ces drôles d’oiseaux ?

Shirley Manson : Je pense que c’est ainsi que les hommes se regardent, en trouvant les autres étranges en observant leurs principes, leurs origines, leur sexe… On se regarde tous en se disant « Oh ! Toi tu as l’air bizarre, je ne te comprends pas ! ». Même les gens dont nous nous sentons proches nous surprennent souvent. On se rend compte qu’on ne les connaît pas complètement, ni personne d’ailleurs, nous sommes tous ‘une terre étrangère’ les uns envers les autres. Nous essayons donc de nous adresser à cette trace qui est en chacun de nous, ce sens de l’aliénation, et c’est pourquoi ce titre semble si bien convenir.

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L’an dernier vous avez joué en concert pour votre premier album pour fêter ses 20 ans. Comment était-ce de jouer non seulement tout le disque mais aussi toutes les chansons, faces B, etc. de cette période (1994-1996) ?

Shirley Manson : C’était plutôt joyeux ! C’était une belle expérience avec laquelle nous avons pris beaucoup de plaisir. Nous avons vraiment été touchés par la réponse du public. Je me souviens de la soirée au Zénith à Paris, je suis montée dans notre car juste après le concert et je me suis dit « La vache ! On se croirait à nouveau en 1995 ! ». La foule était tellement excitée ! Franchement c’était extraordinaire.

Et c’était important pour vous de marquer cet anniversaire, êtes-vous nostalgiques de cette époque ?

Shirley Manson : Nous ne sommes pas particulièrement nostalgiques. Pour l’être il faudrait que ça nous donne envie de remonter dans le temps et ce n’est pas le cas. Mais la vie est très courte et il y a très peu de moments comme celui-là où tu peux célébrer quelque chose collectivement avec les gens, car nous atteignons ces dates anniversaires tous ensemble. Nous considérons que ces anniversaires méritent d’être reconnus et fêtés pour ce qu’ils sont, rien de plus, rien de moins. Nous avons fait ça ensemble, c’était génial, 20 ans ! Peut-être ne vivrons-nous pas assez longtemps pour le fêter à nouveau dans 20 ans, donc rendons hommage à ce travail et au public qui nous a pratiquement tout donné dans la vie, qui a pris soin de nous. Ils nous ont entendus, et ça c’est vraiment incroyable.

Et vous imaginiez que vous seriez toujours là 20 ans plus tard? Il y a eu des périodes difficiles…

Shirley Manson (ironique) : Oh oui !!!… Mais non bien sûr je n’en avais aucune idée ! Tout le monde traverse des passages difficiles dans sa vie et il y en aura toujours mais ils prennent fin à un moment ou à un autre. Les êtres humains sont remarquablement résistants et nous trouvons toujours le moyen d’aller de l’avant. Soudainement tu regardes en arrière et tu vois tout le chemin parcouru.

Quand vous avez commencé, les chaînes de télévision telles que MTV vous ont aidé à exploser au niveau mondial. Aujourd’hui ce modèle a complètement changé. Quels conseils donnerais-tu à un jeune groupe pour atteindre un large public aujourd’hui ?

Shirley Manson : Si je connaissais la réponse à cette question je serais milliardaire ! Je n’en ai absolument aucune idée. J’ai plutôt le sentiment que nous nous enfonçons tous dans des sables mouvants car nous absorbons un tel montant d’informations de toutes parts qu’il devient absolument impossible de les digérer. J’ai toujours été très active pour suivre et découvrir de nouveaux groupes mais je n’arrive plus à garder le rythme, je n’ai pas le temps, ça devient impossible même si j’en ai toujours envie. Donc c’est très difficile… Je pense que mon conseil serait le suivant : « Ayez votre propre voix », parce qu’il ne s’agit plus juste de faire de la bonne musique, il y a des millions de groupes vraiment très bons. De temps en temps je vais sur ITunes et si je clique sur des disques pour les écouter ils sont en général tous très bons, c‘est bien écrit, ça joue bien, ça chante bien… Mais il n’y a pas de personnalité derrière avec quelque chose à dire qui se détache et qui vous happe. Il faut avoir de l’urgence dans sa voix, ressentir le besoin de s’exprimer sur des choses importantes. C’est presque comme si nous étions revenus dans les années 70 avec le Punk, nous avons besoin d’une voix politique qui porte, parce qu’il y a déjà tellement de bonne musique qu’il nous faut quelque chose de vraiment brillant et exaltant qui repousse toutes ces valeurs horribles avec lesquelles la musique mainstream nous étrangle. Je ne sais pas en ce qui te concerne, mais parfois je remarque ça et ça me laisse sans voix de voir un tel désintérêt pour l’intellectualisme, pour la sophistication, à vraiment réfléchir sur quelque chose et prendre le temps d’en débattre, parce que ce n’est pas populaire, pas attrayant pour les masses.

C’est vrai qu’on a le sentiment que d’un point de vue intellectuel, le monde tourne à l’envers…

Shirley Manson : Nous sommes en pleine régression et franchement j’en ai marre, j’ai envie de me rebeller contre ça, et si ça veut dire que je doive paraître prétentieuse ou trop sérieuse eh bien qu’il en soit ainsi! J’ai besoin d’un peu de sérieux parce que le monde entier est aujourd’hui face à ça et quelqu’un ferait bien de trouver la solution à cette merde où nous allons finir comme la Rome antique. Tout ça finira dans le feu. Et ce sera terminé. Nous avons besoin d’idées, d’être suffisamment matures pour débattre de problèmes très complexes. Il faut nous y appliquer au lieu de les esquiver sous prétexte que c’est inconfortable et que ça va en fâcher certains. Personne ne prend de risques, les politiques veulent caresser les gens dans le sens du poil et rien n’aboutit. Tu sais j’habite aux États-Unis et le niveau des échanges est aussi élaboré que quand j’allais à l’école maternelle. Et je me dis « ces gens sont des hommes politiques ? Donald Trump est un politicien ?»… Je suis totalement horrifiée, il parlait de la taille de son pénis pendant un débat politique. C’est sûr, il y a plein de gens qui trouvent ça hilarant, mais je considère que la politique c’est quelque chose de sérieux et le futur du peuple est entre les mains de ces gens-là, qui sont aujourd’hui en position d’être élus au pouvoir. Le destin de ces jeunes mères sans foyer qui vivent dans des cartons à Los Angeles, comme celle juste à côté de chez moi avec deux bébés… Son futur repose entre les mains de Donald Trump, p***, il ferait mieux de grandir un peu… Grrrr ! Ça me rend dingue !

Merci Shirley, je crois que nous allons devoir terminer sur cette note positive !

Shirley Manson : Haha ! Merci David ! (et oui, à ce moment on a bien rigolé! ndlr)

Propos recueillis à Paris le mardi 12 avril 2016.
Un grand merci à Shirley Manson, Garbage, Mathieu Pinaud et Antoine Lang pour avoir rendue cette interview possible, ainsi qu’à toute l’équipe de Pias France.

12 juin 2016

Review: Garbage Returns With ‘Strange Little Birds’

nyt_logo

 Review: Garbage Returns With ‘Strange Little Birds’
By Jon Caramanica - June, 8, 2016
Online on New York Times

 

nyt-09GARBAGE2-superJumbo  Garbage

Strange Little Birds

(Stunvolume)

What is the point of aging if you never grow up? Two decades ago, Garbage released its first album full of jagged, mottled, searing pop-rock, a refreshing post-grunge wake-up. For a while, it continued apace with its tense approach but faded over time, as anger inevitably does.

After a hiatus, Garbage is back to releasing albums semi-regularly — the new “Strange Little Birds” is the band’s second album since 2012 — and admirably, it has stuck by its vision. The production has the old, familiar roar, full of Duke Erikson and Steve Marker’s streaking guitars, Butch Vig’s trash-can drums and background thunderstorm rustles. And then there’s Shirley Manson, swaggering and staggering as usual, singing songs full of anxiety about whether she’s enough, like the morbid “If I Lost You,” where she exhales deeply, “You tell me I’ve got nothing to worry about/they’ve got nothing on me.”

nyt-09GARBAGE-superJumbo  Ms. Manson has long been a sweet-voiced miserablist, and mostly remains so here, like on “Magnetized,” where she sings, “You bring your light, I’ll bring the pain/You bring your joy, I’ll bring my shame” (perhaps a nod to “Wicked Games” by the Weeknd, an artist who delivers modern-day tender macabre).

But even though structurally “Strange Little Birds” evokes the band’s early work, it’s clear there’s mellowness afoot. Ms. Manson now lives California. “I spent 40 years of my life in a high-stress state,” she recently told Entertainment Weekly. “That vanished once I came to L.A.” And so what was once a slash-and-burn approach has become more pragmatic, whether it’s the search for fulfillment on “Empty,” or how Ms. Manson confronts reality on “If I Lost You,” on which she seems to admonish herself for her own deep-seated doubt: “Not every man is made the same/so unevolved to think that way.” But so evolved to sing about it.

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