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Garbage's Box
28 août 2016

12/04/2016 Interview Music Waves

Strange Little Birds Promo


 12 avril 2016
Web Interview Music Waves - Paris, France

Interview Shirley Manson

> captures
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Garbage (12 avril 2016)
Article publié le 06 juin 2016 - interview de Adrianstork
> en ligne sur musicwaves

Music Waves a rencontré un drôle de petit oiseau en la personne d'une icone du rock, Shirley Manson !

2016-04-12-MusicWaves_interview-03  

Et c'est une charmante et charmeuse Shirley que nous avons eu l'honneur de rencontrer pour une interview naturelle pour évoquer la carrière du groupe, son image et enfin ce dernier super opus témoignant que Garbage est plus que jamais de retour aux affaires...

Quelle est la question que l'on t'a trop souvent posée ?
Shirley Manson : Est-ce que tu es seulement contente quand il pleut? (Rires) (en référence à la chanson de Garbage​'Only Happy When It Rains')

Et bien, nous ne te poserons pas cette question météorologique !
Merci beaucoup! (Rires)

En revanche, tu n'en as pas assez que les gens résument ta carrière à 'Stupid Girl' ou la bande-originale du film ''Le Monde Ne Suffit Pas'' ?
Pas vraiment. Au contraire, c'est un privilège que les gens se souviennent de nos chansons.

Et puis si vous n'aviez pas eu de tubes, vous continueriez à en chercher un au lieu d'évoluer...
Si nous pouvions écrire une bonne chanson qui puisse connecter les gens ensemble, ce serait merveilleux. Nous avons fait des compromis par le passé, et avons eu des chansons à la radio. Mais ça ne nous intéresse plus maintenant.
 
Comme d'habitude, Garbage a pris son temps avant de sortir un nouvel album, ´´Strange Little Birds.´´ Qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?
Il n'y avait pas d'urgence. Après avoir pris un break, nous avons appris qu'il fallait profiter de la vie, nous recentrer sur nos proches.

Lorsque le groupe a été connu mondialement, nous n'avions plus de vie normale

​Ce n'était pas le cas avant ?
Lorsque le groupe a été connu mondialement, nous n'avions plus de vie normale. Nous n'avions rien dans le frigo, plus de routine. Pour nous tous, c'était devenu une quête vide de sens à la fin.
Oui, notre succès était merveilleux, c'était un privilège qui n'est pas donné à tous. Merci Dieu pour avoir permis cela (Rires). Mais en même temps, nous ne voulons pas considérer cela comme plus important que les gens que nous aimons, promener le chien, aller dans un musée, lire des livres...

Mais alors maintenant, est-ce que la vie est redevenue normale ?
Comme nous savons fait des tournées à travers le monde, il y a toujours des gens pour nous reconnaître aux quatre coins du globe. Mais moi, j'essaie en priorité d'avoir une vie normale.

Mais c'est plutôt paradoxal, car...
... (elle coupe) Je suis un paradoxe (Rires) !

Je veux seulement être moi-même et pas pour attirer l'attention

Tu dis vouloir une vie normale, mais tu as des cheveux roses et les gens intrigués finissent par te reconnaître...
Je pense que je m´habille ainsi parce que je veux être créative. J'aime ce qui sort du quotidien. Je veux vivre ma vie comme une artiste. Je me suis rendu compte que je ne voulais plus divertir les gens. Je voulais plutôt être une artiste. Je me suis rendu compte que je n'avais pas besoin de jouer le jeu comme une popstar et me laisser dicter mes conditions. J'ai des cheveux roses parce que je les aime bien et je peux m'habiller comme je veux. Je veux seulement être moi-même et pas pour attirer l'attention.

Avec "Strange Little Birds", on dirait que Garbage voulait revenir au son de ses origines, avec plus de guitares, de claviers et d'expérimentation. Après un premier album marqué par l'éclectisme, qu'est-ce qui vous a donné le sentiment de retrouver vos racines ?
Pour être honnête, je pense que ce n'était pas conscient. Nous voulions seulement nous concentrer sur les choses que nous aimions quand nous avions commencé. Je pense que c´était un instantané de ce que nous sommes, où nous sommes, comment est le monde qui nous entoure.

Sur la première piste 'Sometimes', vous surprenez les fans en installant une atmosphère claustrophobique et en la gardant,  alors que par le passé les guitares auraient déjà explosé. C´était délibéré ?
Non. C´est notre guitariste Steve Marker qui a apporté ce morceau le premier jour de l´enregistrement. Il nous l´a joué et nous avons tous ressenti de la tension. Le bassiste Duke Erikson a dit qu´il fallait commencer l´album par ce morceau. Nous étions très excités parce que c´était fantastique de débuter sur des chapeaux de roue. Nous étions tous en compétition contre Steve ensuite parce que nous savions que c´était très spécial et que nous voulions faire mieux que lui (Rires). Il a capturé une sensation assez spéciale, mais authentique, une atmosphère unique.

2016-04-12-MusicWaves_interview-01 

Le son de l'album est plus atmosphérique, froid, distant, mais en même temps catchy comme ´Empty´ ou ´We Never Tell´. Etait-ce important de trouver une balance ?
Je pense que c´est définitivement important. Nous voulons créer une certaine atmosphère, raconter une histoire en évitant d´être ennuyeux. Nous voulons faire voyager l´auditeur. Je pense que nous travaillons toujours ainsi, car nous sommes tous sur la même longueur d´onde.

Nous avons essayé de rester le plus ouvert possible, même si nous parlons beaucoup de la folie.

Pour nous qui sommes un site spécialisé dans le rock progressif, le terme voyage est important. Cela veut dire qu´il y a une ligne directrice, peut-on considérer cet album comme un concept album ?
Non, je perds ma joie lorsque les lignes sont trop rigides. Nous avons essayé de rester le plus ouvert possible, même si nous parlons beaucoup de la folie. Nous avons essayé de comprendre quelles chansons pouvaient fonctionner ensemble.

Le travail sur les paroles est plutôt remarquable, avec par exemple les paroles crues de cette chanson, qui expose des vérités désespérées, mais qui en même temps, trouve  la force pour ne pas sombrer dans le désespoir, avec le puissant crescendo final. Ce n'est jamais gratuitement sombre.
Nous sommes ténébreux, les ténèbres peuvent nous apprendre beaucoup de choses, en particulier sur la mort. Nous allons tous mourir, nous sommes tous maudits. Nous aimons regarder du côté des ténèbres, dans les abysses. Cela nous permet de rebondir : faisons tout de suite quelque chose pour être heureux. Prenons un verre, faisons une balade. La vie est courte.

Est-ce que cet album est une exploration des ténèbres à la recherche de la guérison ?
Oui !

Ta voix semble plus directe, et froide comme sur 'Blackout', mais elle est capable d'être lumineuse comme sur ´Magnetized´, voire érotique comme sur ´Teaching The Little Fingers´? C´est quelque chose que tu cherchais ?
Oui, je voulais être une bonne étudiante. Je voulais toujours apprendre. Je voulais essayer différentes approches. Nous voulons tous être entendus, alors je voulais être entendue avec différentes voix.

J´ai l´impression que je n´ai plus rien à prouver et que par conséquent je peux faire ce que je veux.

Es-tu satisfaite sur la session d´enregistrement ?
Oui, je m´en sens très fière. J´ai l´impression que je n´ai plus rien à prouver et que par conséquent je peux faire ce que je veux. Des gens apprécieront, d´autres non. Mais notre futur ne dépend plus des opinions des gens. Nous pouvons alors nous concentrer pour faire du meilleur travail et essayer de dire quelque chose sur le monde.

​L'introduction de 'Teaching The Little Fingers' est assez atypique et la chanson ressemble à une séance d'hypnose.
Oui, ça me fait penser à une musique de films. On pourrait entendre cette chanson dans un film de David Lynch. Nous voulions créer une atmosphère, commencer avec la pluie et les voitures pour laisser penser que nous étions en voyage. C'était très excitant.

​Tu as dit que cet album était romantique. Peux-tu expliquer ta définition de ce mot ?
C'est un album fragile qui reflète vraiment ma personnalité.

[Par le passé] je pense que je me protégeais. Je jouais à être plus forte, plus agressive.

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Ce n'était pas le cas par le passé ?
Non, je pense que je me protégeais. Je jouais à être plus forte, plus agressive.

​Cela veut-il dire que tu te sens mieux maintenant ?
Oui. Je pense que j'ai mûri. J'ai envie d'être vulnérable. Quand je dis romantique, c'est parce que je suis aussi vulnérable, nue, quand je suis amoureuse.

Nous ne voulons plus être un groupe de pop. Nous voulons être considérés comme des artistes.

Est-ce que tu considères cette orientation comme une nouvelle étape pour le groupe, que tu as ouvert un nouveau chapitre ?
Je pense que nous avons fermé une porte. Nous ne voulons plus être un groupe de pop. Nous voulons être considérés comme des artistes.

​Comment s'est déroulé l'enregistrement ? Tu as dit en interview que la carrière du groupe était miraculeuse tant le groupe était mentalement lent...
Oui, nous sommes lents. Et je ne sais pas pourquoi, mais peut-être est-ce parce que nous ne sommes pas obsédés par la célébrité à tout prix. Nous n'avons pas de plan de carrière tout en étant ambitieux. D'autres personnes voudraient avoir encore plus de succès, mais nous n'avons pas cet appétit. Ce qui est le plus difficile c'est de trouver du temps ensemble, car nous ne vivons pas dans les mêmes villes, donc chacun doit faire beaucoup d'efforts. Et je suis chanceuse d'être avec d'autres personnes qui partagent la même philosophie que moi et qui feront toujours un jour ou l'autre l'effort nécessaire pour enregistrer.

Tu as dit que le groupe était lent, alors pouvons-nous déjà annoncer le prochain album de Garbage pour 2020 ?
(Rires) On ne sait jamais, on peut toujours changer nos habitudes.

​Le titre de cet album était inspiré par une lettre d'un fan, mais comment ces mots ont-ils eu une répercussion sur toi et sur l'album ?
Une jeune fille de 19 ans m'a donné cette lettre extraordinaire après un concert à Niji-Novgorod. C'était un essai sur ses combats, sa solitude, ses tourments. Cela a attiré mon imagination. Je pouvais sentir sa peine en lisant sa lettre sur le chemin de l'hôtel. Cela m'a inspiré pour écrire une chanson sur mes tourments. C'est le thème de la chanson éponyme.

Après avoir enregistré la chanson titre du James Bond, ''Le Monde ne suffit pas'', et joué dans ''Terminator'' et ''Knife Fight'', as-tu décidé de  poursuivre ton aventure avec le cinéma ?
Cet album est déjà très cinématographique. La première chanson n'est pas une chanson, elle est destructurée, c'est juste une sensation. J'aime le cinéma.

​Quelles sont tes attentes pour cet album ?
Je n'ai aucune attente. Sinon, je serais déçue (Rires).

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Quel est ton meilleur souvenir en tant qu'artiste ?
J'en ai beaucoup. Mais peut-être la première fois que j'ai entendu une chanson de Garbage à la radio.

​Et a contrario le pire ?
Quand un producteur nous a dit qu'avec seulement un million d'albums vendu, ce n'était pas suffisant. Ce jour-là, nous avions compris que nous couchions avec le diable.

​Nous avons commencé par la question qu'on t'avait toujours posée. Mais maintenant, quelle est la question que tu voudrais que je te pose ?
J'ai l'impression que si les gens ne me posent pas certaines questions c´est parce qu´ ils ne veulent pas connaître certaines réponses.

​Où une chose que nous n'aurions pas abordé dans cette interview?
Il y en a des millions alors (Rires). 

Merci beaucoup, Shirley
(En français) "Merci beaucoup"


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copyright text by GinieLand.

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